Communiqué de presse – 12 septembre 2018
C’est avec un sentiment de justice rendue que Jean-Yves « Blacky » Thériault, membre fondateur et ancien bassiste du groupe de métal québécois Voïvod, a accueilli la nouvelle du paiement rétroactif d’une somme de 16 000 $ CA par la compagnie de disques BMG dont une partie avait été retenue à son insu par le batteur de la formation, Michel « Away » Langevin, avec la complicité du gérant du groupe, James Maclean de Talk’s Cheap Management et AMG Toronto.
La fraude a été révélée suite aux démarches de l’ancien bassiste auprès de la compagnie BMG basée en Angleterre. De fait, en 2007, Away et Maclean ont reçu une avance de 7 000 livres sterling – l’équivalent de 14 000 $ CA – de la compagnie pour la reparution prévue de trois albums classiques de la formation composés dans les années 1980 par Thériault et Denis « Piggy » D’amour, soit Rrröööaaarrr, Killing Technology et Dimension Hätross. Lorsque le groupe s’est reformé en 2008, Away et Maclean ont pris soin de tenir le bassiste dans le secret, un mutisme qui a perduré au-delà du départ forcé de Thériault en 2014. Se doutant qu’une somme aurait pu avoir été allouée pour la préparation de cette reparution, l’enquête patiemment menée par Blacky a permis de révéler l’évidence et de rétablir la faute. « Ce qu’ils ont fait, c’est du vol, pur et simple! », s’est-il exclamé à ce propos. Or, le bassiste n’en était pas à une affaire près avec son ancien groupe. Dans les années suivant son départ, il a aussi découvert que 50 % de ses droits d’auteur pour l’album Target Earth qu’il a composé en majeur partie ont été détournés de mauvaise foi par Away et Maclean par le biais d’une société de gestion des droits d’auteur mise sur pied sans son aval, des actes d’abus de confiance, de fausse représentation et de fraude directement en violation de la loi canadienne sur le droit d’auteur, souligne Thériault.
Depuis qu’il a été contraint de quitter le groupe en 2014 à la suite de mésententes quant à la gestion des affaires internes et au manque de transparence, l’ancien bassiste a tenté d’obtenir plusieurs montants impayés auprès de la gérance et des compagnies de disques concernées mais sans succès, jusqu’à tout récemment. La perspective d’une poursuite intentée à l’encontre d’Away et Maclean semble avoir fait débloquer l’affaire. De fait, le duo a toujours refusé à Thériault un droit de regard sur les finances et la gestion internes de Voïvod, une position qui a poussé le compositeur à douter de leur honnêteté et leur bonne foi. « Ce sont mes droits d’auteurs et je vais leur réclamer chaque cenne! », soutient aujourd’hui le bassiste.
Interrogé à l’annonce de la nouvelle du remboursement, Blacky mentionne qu’il ignore si les autres personnes potentiellement concernées par la fraude – Denis « Snake » Bélanger », l’actuel chanteur du groupe, et Christine D’amour, héritière des droits de l’ancien guitariste Denis « Piggy » D’amour – sont au fait qu’un montant leur est également dû. Il a tenté de les contacter à plusieurs reprises à ce sujet au cours des derniers mois mais en vain.
Les détails de l’affaire feront l’objet d’un chapitre de Clair Obscur. Lumière sur Voïvod exposant le récit des années de Blacky au sein du groupe. L’essai biographique que signe Monica Emond, bassiste pour Cœur Atomique avec Thériault, est basé sur une série d’entretiens exhaustifs et de matériel inédit. L’ouvrage paraîtra en 2019.